au World Dog Show à Paris. Aujourd'hui les king charles spaniel, Rosie et Sophie, restent humbles face aux six autres chiens de leur propriétaire.

PAR CLARA BAILLOT

boulogne@lavoixdunord.fr PHOTO « LA VOIX »

« Je n'y crois toujours pas » quand elle a appris que ses chiennes devenaient championnes du monde, Jacqueline se pince. « Je les trouve belles mais de là à devenir championnes... » s'étonne-t-elle. Pourtant, les médailles et les diplômes sont bien là, exposés dans le salon pour en attester. Ces récompenses côtoient une dizaine d'autres trophées et calicots glanés dans des compétitions nationales et régionales.

Pas uniquement par Sophie et Rosie, les deux chiennes championnes du monde mais ausi par certains des 6 autres chiens qui cohabitent avec elles. Des cavaliers king charles et des king charles (à la face plate) dont Jacqueline distingue bien le caractère : le premier est assez cabochard, le second plus indépendant mais plus malin aussi, avec une meilleure mémoire. « J'en ai déjà eu jusqu'à 9 » confie Jacqueline. Le maximum autorisé par la loi, et le plus que peut se le permettre financièrement cette artisan. Nourriture, vétérinaire et frais de concours multipliés par le nombre de chiens pèsent lourd dans le budget de Jacqueline.

Juste pour la gloire

D'autant que malgré leur palmarès, les exploits de ses chiennes ne rapportent pas un centime à Jacqueline. « C'est sans doute mieux qu'il ne soit pas question d'argent » estime la propriétaire, pour qui une rétribution pécuniaire pourrait entraîner des abus de la part des maîtres qui feraient de leur animal des « bêtes de concours ». English Rose et Sophistication, dit Rosie et Sophie Tudorhurst, leur nom de famille, font donc ça juste pour la gloire... Jacqueline s'est mise à enchaîner les compétitions il y a 8 ans : « il a fallu entraîner les chiens, leur apprendre à marcher »explique-t-elle. Une semaine avant le concours, la Boulonnaise les met même au régime et les emmène faire un peu de sport sur la digue Sainte-Beuve. Mais ce dévouement n'a pour elle pas de limite : « je continuerai les concours tant que je pourrais » affirme-t-elle. Au quotidien, la présence de 8 chiens règle ses journées comme du papier à musique. Lever à 5 h 30 pour les toiletter pendant une heure, puis leur préparer à manger. À les voir aboyer et sauter dès que quelqu'un rentre dans la pièce, on imagine bien que le réveil à leur côté doit être énergique et rapide. Elles sautent, reniflent, jappent puis d'un coup se calment, allongées les unes sur les autres sur leurs petits canapés. Un quart d'heure plus tard, on entend même des ronflements. •

Merci à Sylvie-Laurence pour m'avoir bien facilité le travail.