Le Terrier du Tibet

 

 

 

Je ne connais pas du tout le Terrier du Tibet mais, après le Lhassa Apso et l'Épagneul, il me semblait logique de découvrir et de faire découvrir les autres races tibétaines. J'ai donc demandé à Lydie Estru, qui aime, juge, et élève cette race depuis longtemps, de nous présenter ce chien rare de nous entraîner à sa découverte. Elle est, en outre, l'auteur du seul ouvrage (à ma connaissance) en français sur la race.

 

Le Terrier du Tibet

 

Ch.Sakura Roji Pashmina Sun

 

Standard

 

Aspect général
Robuste, de taille moyenne, à poil long ; inscriptible dans un carré. Expression déterminée
Caractéristiques
Plein d'entrain ; bon naturel. Chien de compagnie fidèle, doué de nombreux attraits.
Tempérament
Sociable, vif, intelligent et plain d'allant ; ni farouche, ni batailleur. Ne prodigue pas son affection aux étrangers
Tête et crâne
Crâne de longueur moyenne, ni large ni grossier, se rétrécissant légèrement de l'oreille à l'œil. Il n'est pas en dôme. Il n'est pas non plus absolument plat entre les oreilles, Les zygomatiques sont incurvés mais pas développés au point de faire une saillie. Le stop est marqué sans exagération. Le museau est fort. La mâchoire inférieure est bien développée, la distance de l'œil à l'extrémité de la truffe est égale à la distance de l'œil à la base du crâne. La truffe est noire. La tête bien pourvue de poils longs, tombant en avant sur les yeux. La mâchoire inférieure porte un peu de barbe, sans exagération.
Yeux
Grands, ronds, ni proéminents ni enfoncés dans les orbites. Ils sont assez écartés. Le bord des paupières est foncé. Les yeux sont de couleur marron foncé.
Oreilles
Elles pendent mais pas trop serrées contre la tête. Elles ont la forme d'un V ; elles ne sont pas trop grandes ; elles portent de lourdes franges.
mâchoires
Incisives en ciseaux ou ciseaux inférieurs, disposées de façon à décrire une légère courbe, régulièrement espacées et implantées bien d'équerre par rapport aux mâchoires.
Cou
 
Avant-main
Membres antérieurs droits et parallèles, abondamment garnis de poils. Epaules bien inclinées. Les canons métacarpiens sont légèrement obliques.
Corps
Bien musclé, ramassé et puissant. La distance de la pointe de l'épaule à l'attache de la queue est égale à la hauteur au garrot. Côtes bien développées à l'arrière du thorax. Dos droit. Rein court, légèrement voussé. Croupe horizontale
Arrière-main
Abondante garniture de poils. Les grassets sont bien angulés et les jarrets bien descendus.
Pieds
Les pieds sont grands, ronds, abondamment garnis de poils entre les doigts et les coussinets. Le chien, debout, est bien planté sur ses coussinets. Les doigts ne sont pas cambrés.
Queue
De longueur moyenne, attachée assez haut et portée gaiement en formant une boucle au-dessus du dos. Elle est très bien garnie de poils. Présence fréquente d'un nœud près de l'extrémité, ce qui est admis.
Allures Mouvements
Allures unies, avec une bonne amplitude du mouvement. Impulsion puissante. Au pas ou au trot, les membres postérieurs ne doivent se placer ni à l'intérieur, ni à l'extérieur des antérieurs
Poil
Poil double. Sous-poil fin et laineux ; poil de couverture abondant, fin mais ni soyeux ni laineux ; long ; soit droit, soit ondulé mais pas bouclé.
Couleur
Blanc, doré, crème, gris ou fumée, noir, particolore et tricolore ; en fait n'importe quelle couleur sauf chocolat ou foie (marron)
Poids et taille
Hauteur de 14 à 16 pouces (35,6 à 40,6 cm) chez le mâle. La femelle est légèrement plus petite.
Défauts
Tout écart par rapport à ce qui précède doit être considéré comme un défaut qui sera pénalisé en fonction de sa gravité.
NB
Les mâles doivent avoir deux testicules d'apparence normale complètement descendus dans le scrotum

 

POINTS DE NON CONFIRMATION :
approuvés par la Commission Zootechnique de la SCC et le Comité de la S.C.C. le 28 Juin 1995.

Type général :
• manque de type (insuffisance de caractères ethniques qui fait que l’animal, dans son ensemble, ne ressemble plus suffisamment à ses congénères de la même race).
• taille non comprise entre 35 et 40 cm.
Points particuliers dans le type :
• museau en sifflet
• langue visible, bouche fermée
• fouet dressé verticalement
Robe :
• poil frisé ou laineux
• excès de ladre sur la truffe et paupière (s) totalement dépigmentée (s).
Anomalies :
• monorchidie, cryptorchidie
• prognathisme inférieur (grignard) avec perte de contact des incisives
• prognathisme supérieur (bégu)
• manque d’une incisive.
Caractère :
• agressif ou exagérément craintif.

 

Ladakh Lha Chen Tschowo

 

 

 

 

Ma passion pour le terrier tibétain naquit du hasard d’une rencontre ! 

Rien ne me prédisposait à posséder un chien, encore moins à m’investir aussi totalement ! Nous avions toujours eu des chiens à la maison : de bons bâtards qui avaient une vie heureuse. Lorsque je partis travailler en région parisienne, le chien n’était pas à l’ordre du jour, puisque je logeais dans une chambre de bonne. 

En 1980, un de mes amis se mit en tête de posséder un briard, c’était alors la vogue de ces « poilus ». Nous épluchâmes les petites annonces d’un journal local et mon ami téléphona en Creuse et acheta Ricphil. Il partit aux vacances de Pâques suivantes se ressourcer chez ses éleveurs, dans cette belle région où j’allais lui rendre visite et là... ce fut LA RENCONTRE avec cette race qui était encore pratiquement inconnue en France.

 

 

 

 

 

le terrier du Tibet ! 

Imaginez une boule de poil noire avec le poitrail blanc et le bout des pattes blanc qui vous regarde du haut de ses six mois avec l’air de vouloir conquérir le monde. C’était un caractère ! Ses maîtres l’avaient appelé Puce, Elle était vive, drôle, adorant vous défier lorsque l’on essayait de la faire rentrer  le soir et la seconde suivante se coulant le long de votre cou pour un moment de tendresse. Bref, je craquais, fondais. Au fil du temps je liais des relations amicales avec les éleveurs : Claude Million et son ami, et lors de leur première portée, en juin 1982,  ils m’offrirent ce qui reste encore le plus beau cadeau de ma vie : Ladakh Lha Chen Thaïs.

 

 

Un peu d’histoire et de géographie

 

Le Tibet est le plus grand et le plus haut plateau du monde, avec une altitude moyenne de 5000 m. Ce plateau est traversé par des chaînes montagneuses : au sud, se dresse la chaîne de l’Himalaya (Point culminant : l’Everest 8850 m), au sud-ouest, les montagnes Kantisa, au nord, les montagnes K’ouen Louen. Les communications sont difficiles et parfois périlleuses.

Sur ces hauts plateaux, poussent de vastes étendues d’herbe où paissent de nombreux troupeaux de yacks, de vaches, de dzos (hybrides très résistants de vaches et de yacks), moutons ou chèvres, conduits le plus souvent par des bergers nomades.

Le climat est rude avec des hivers rigoureux et des tempêtes de neige violentes. L’été est court (2 mois à peine), chaud et pluvieux.

 

La population est peu nombreuse : 3 habitants au km2. Elle se regroupe souvent dans de petites villes serrées autour de monastères. La vie rude a forgé un peuple résistant, guidé par une foi solide et un respect infini pour toute vie.

De par son isolement géographique, le Tibet a conservé longtemps intactes ses traditions élaborées au cours de sa longue histoire. Autrefois le Tibet était une nation distincte avec son propre gouvernement, sa religion, sa langue, ses lois et ses coutumes. Le Dalaï lama (ce qui signifie « Océan de Sagesse »), chef spirituel présidait aux destinées de son pays. Le lamaïsme tibétain (fondé sur le respect de l’autre et de tout être vivant) respectait  bien sûr  les chiens.

 

Si l’origine de la race canine date de quelques millions d’années, il est bien difficile d’affirmer avec certitude les origines exactes du terrier tibétain. On a retrouvé en différents points d’Asie des ossements humains et canins datant du paléolithique, provenant vraisemblablement  de peuplades nomades du sud-ouest du désert de Gobi. Ces premiers chiens étaient de type « spitz ». 

Ils se seraient, au fil des millénaires, adaptés au climat, à la nourriture, le poil serait devenu plus épais et la hauteur de pattes plus importante. 

Le Tibet est un pays de légendes. Une très jolie histoire, situe l’origine unique du terrier du Tibet dans « la vallée perdue ». Inchangée depuis 2000 ans, la race aurait été élevée dans un monastère de la « vallée perdue » qui fut coupée du monde par un tremblement de terre durant quelques centaines d’années, jusqu’au XIVème siècle.

Ce qui semble exact, en revanche, c’est que la race était confidentielle et très protégée par les moines. Quelques rares spécimens, et toujours des mâles, étaient offerts aux dignitaires religieux en visite dans cette vallée. C’étaient des porte-bonheurs qui étaient censés protéger les voyageurs lors de leur retour chez eux : les trajets étaient longs et bien hasardeux du fait de la géographie et de la présence de bandes de brigands ! 

Rarement un terrier était offert à un  laïc, il fallait alors que le service rendu soit exceptionnel. Gageons tout de même que ces mâles aient essaimé dans la nature une certaine descendance !

On raconte qu’au XVIIème et XVIIIème siècles, tous les terriers furent amenés dans une lointaine vallée, à une grande distance de la capitale Lhassa, pour éviter leur destruction par les envahisseurs chinois.

 

Le rôle du terrier était semble-t-il divers ; dans les monastères c’était un compagnon gardien. Lors de l’arrivée d’étrangers, avec son aboiement aigü l’épagneul du Tibet prévenait. Le terrier du Tibet, lui,   se précipitait vers la porte, et de sa voix plus grave, était là pour effrayer et permettait de tenir en respect l’intrus en attendant l’arrivée d’un humain ou du plus impressionnant dogue du Tibet.

L’élevage au Tibet,  était nécessairement consanguin, fixant ainsi des types. La cause en était l’isolement géographique des monastères et les difficultés pour se déplacer.

Les moines étaient très consciencieux pour élever leurs chiens et récupéraient du sang neuf pour éviter les problèmes de  santé. Ils faisaient parfois de longs et dangereux voyages pour récupérer un spécimen de lignée différente. 

L’on peut affirmer que le terrier du Tibet est lié, à la vie monastique : de plus, ne dit-on pas que l’âme de moines trop farceurs durant leur vie se retrouverait dans nos terriers ? 

Il semblerait que suivant les régions, les tailles étaient différentes : plus grands et robustes au Nord, plus fins et élégants au Sud.

Dans les familles qui en possédaient un, le terrier faisait office de chien de compagnie, de garde (il prévenait), de chien de berger à l’occasion... un chien très utile, en somme !

 

Son arrivée en Europe

Nous sommes en 1922, dans un hôpital de Kanpur aux confins du Népal . Le Docteur Agnès Greig, accueillit une famille de tibétain. La femme était très malade et le Docteur Greig, diagnostiquant un kyste à l’ovaire,  devait l’opérer. Ces tibétains étaient venus jusque là car le docteur Greig avait déjà opéré de l’estomac un de leurs amis avec grand succès. Toute la famille était descendue du Tibet, famille comprenant, entre autre,  deux poneys et une petite chienne « Lily », petite chienne qui attendait des chiots. Les tibétains ne voulaient pas se séparer de leurs animaux et la petite chienne avait pris place sur le lit de la malade. La femme tibétaine déclara au Docteur Greig que personne, hormis elle,  ne pourrait la déloger. Il était bien sûr interdit de garder cette chienne à l’hôpital. Agnès Greig se dirigea alors vers la chienne et lui dit : « Lily, soit une gentille fille et viens avec moi, tant que ta Maman est souffrante. Tu pourras venir la voir deux fois par jour. »

Inexplicablement, Lily, fit une petite « léchouille » au Dr Greig et la suivit. 

L’opération se déroula parfaitement et la femme tibétaine fut bientôt sur pieds. En remerciements pour son excellent travail,  la famille tibétaine demanda au Dr Greig de choisir un chiot de leur portée née le 3 octobre 1922.  Ils lui dirent qu’il lui offrait ce chien sacré en remerciement de ses services et de son dévouement. Son choix se porta sur une petite femelle dorée et blanche, qu’elle baptisa « Bunti ».

Le Dr Greig, étant d’une famille de cynophiles, se lança à son tour dans l’élevage et produisit sous l’affixe Lamleh de nombreux sujets bases de l’élevage du terrier du Tibet. Une commission de cynophiles avaient analysé les premières générations et la race fut baptisée terrier du Tibet en référence à son corps carré comme les chiens de terriers anglais, ce qui allait à l’encontre de son utilisation d’origine ! Terrier, il fut baptisé, terrier il resta ! 

 

Le toilettage

 

Comme le dit le standard de la race, un terrier du Tibet est un chien à poils longs. Une fourrure en bon état se mérite et vous devrez lui consacrer un peu de temps. 

Tout d’abord, il faut habituer votre bébé à se laisser brosser dès son arrivée à la maison. Posez-le d’abord sur vos genoux puis petit à petit vous le toiletterez sur une table. Il doit absolument vous obéir et ne pas mordre peigne et brosse : une dose de douceur et de fermeté fera l’affaire.

Le matériel : 

une brosse métallique souple sans picots

une petite carde souple

un peigne à dents larges

un peigne à dents moins espacés

 

La méthode : En fait il n’y a pas une méthode, il y a des qualités de toiletteur et des petits trucs donnés par l’expérience ! 

 

1 : Tout le poil qui est sur la brosse n’est plus sur le chien ! De la douceur avant tout ! Surtout pas d’étrille.

 

2 : Tout matériel usagé doit être remplacé

 

3 : Apprenez à votre chien à se laisser toiletter debout et couché. 

 

La méthode maison : 

Toujours commencer par les pattes. Rebrousser le poil vers le haut, puis rabattre progressivement le poil vers le bas. Lorsque vous rencontrez un nœud, posez la brosse et essayez de dénouer avec les doigts. Reprenez ensuite la brosse et délicatement continuez à dégagez le poil mort ou la brindille qui a occasionné le nœud. On procède ainsi par palier jusqu’au milieu du dos, et idem pour l’autre côté. On passe le peigne large puis plus étroit quand on a bien démêlé à la brosse. On passe ensuite au poitrail et la tête. Pas de peigne si on n’a pas brossé avant. 

Le bain : 

Contrairement à la croyance populaire un chien se lave, à condition de le faire avec des produits adaptés (shampoing et conditionneur) et de sécher parfaitement en faisant un brushing. Chez nous, on lave chaque semaine, car nous exposons régulièrement. Nos chiennes n’ont jamais eu de problèmes de peau. 

Les moments stratégiques : A l’âge de 12 / 15 mois votre terrier va passer une phase critique pour le poil, il faudra être particulièrement vigilant et toiletter 2 ou 3 fois par semaine. 

Les endroits qui s’emmêlent le plus : derrière les oreilles

sous les coudes

Entre les cuisses

Le rythme de toilettage normal est fonction de la qualité de poil du chien, parfois une fois par semaine suffit, parfois non !

 

Un dernier conseil : attention au surfaçage, il faut brosser jusqu’à la racine du poil (près de la peau) au risque de se trouver devant un sac de nœuds inextricables.

 

L’éducation

 

Le terrier du Tibet est un merveilleux compagnon à condition de l’éduquer correctement. Je compare souvent l’éducation de votre terrier à celle des enfants. Comme pour eux il faut un cadre clair. Si vous avez su élever vos enfants, vous saurez élever votre chien. Quelques séances dans un club permettent de caler les partenaires que vous fermez avec votre nouveau compagnon. 

Il faut avant tout de la cohérence : ce qui est autorisé un jour ne doit pas être interdit le lendemain et vice-versa. Que chacun soit d’accord dans la famille pour respecter cette règle. 

 

 

Des bébés Terrier Tibétain à 10 jours

 



 ALBUM PHOTO

 

Ch inter Sun Kosi Dansons la Karmagnole

 

 

Ch Sakura Roji Pashmina Sun à 12 ans, en classe vétéran Ch Sun Kosi Chanti, champion de France

 

Multi championne Sun kosi United Colors of love – Multi best in show France et étranger

 

 

 

Chianti et son maître

 

  

En pleine crise de nerfs

 

Multi Ch Sun Kosi un amour de Jules

 

Multi Ch Atisha’s Moët et Chandon et CH US, France, Suisse, Inter Atisha’s the Toast of Tralee

 

Atisha’s All that Glitters is not Gold

 

 

Juste fun

 

 

 

 

 

Tara

 

 

(Pour agrandir des photos il suffit de cliquer) 



01/08/2011
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